Outras Reliquias (Machado de Assis, 1910)/Poezia/Réfus
Non, je ne paye pas, car il est incomplet
Cet ouvrage. On y voit, certes, la belle touche
Que ton léger pinceau met à tout ce qu'il touche;
Et, pour un beau sonnet, c'est un fort beau sonnet.
Ce sont-là mes cheveux, c'est bient-là le reflet
De mes yeux noirs. Je ris devant ma propre bouche.
Je reconnais cet air tendre ainsi que farouche
Qui fait toute ma force et tout mon doux secret.
Mais, cher peintre du ciel, il manque à ton ouvrage
De ne pas être dix, tous également doux,
Vibrant d'âme, et parfaits d'art profond, riche et sage.
Adieu, donc, le contrat! Je le tiens pour dissous,
Car, pour de beaux portraits, pleins de charme et de vie,
Pour un baiser, je veux toute une galerie.
Notas do editor de 1910
editarEste soneto respondia ao seguinte do escritor portuguez Jayme de Séguier, publicado na Gazeta de Noticias. A Gazeta reeditou-o para o juntar no mesmo numero aos belos versos de Machado de Assis.
Voici notre contrat. — Je dois faire un sonnet
Où je chante ton front vermeil, ta bouche d’ange,
Ton âme impérieuse et son divin secret,
— Et tu dois me donner un baiser en échange.
Un baiser? C’est bien peu. N’importe, je suis prêt...
Je dirai tes cheveux flottants, le charme étrange,
De tes yeux noirs où luit le bleuátre reflet
De la lame d’acier qui frappe, blesse et venge.
Je chanterai l’amour qui dort, rayon vainqueur
Dans le silex profond où fut taillé ton coeur
Et dont tu fuis en vain la splendeur qui l’effraye.
Je chanterai le jour où, s’éveillant, le Dieu
Tourmentera ton sein dans son baiser de feu...
Mon ouvrage est fini. Voici ton sonnet. Pave!